O Senseï

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Morihei Ueshiba est né en 1883 à Tanabe, au Japon. Il est appelé à être soldat durant la guerre qui oppose la Russie au Japon en Mandchourie en 1904 : « J’aimais être dans l’armée mais je ressentais intuitivement que la guerre n’était pas la solution au conflit. La guerre s’accompagne toujours de mort et de destruction et ne peut en aucun cas être une bonne chose. » 2.

 

Cette réflexion le démarque profondément de la tendance militariste de la nation japonaise de l’époque. En effet la victoire du Japon sur la Russie (grande puissance occidentale) provoque un élan nationaliste qui dessine le Japon comme une puissance impérialiste.

 

Enrichi de son expérience en matière de spiritualité et de technique martiale, Morihei Ueshiba fonde l'aïkido, une pratique nouvelle née d’une réflexion, d’une évolution, et d’une transformation de sa vision des arts martiaux et de sa propre pratique. Cette discipline se base sur une conception inédite des rapports entre les êtres, et fait de la paix et de l’harmonie ses valeurs les plus importantes, cela tout en respectant les valeurs traditionnelles du budô.

 

L'aïkido est une voie, au sens japonais du terme, c'est-à-dire un processus de développement et d'accomplissement de soi : elle est la "voie (dô) de l'harmonie (ai) des énergies (ki)". Sa particularité est qu'elle vise à dépasser l’idée même de conflit, pour pouvoir l’annihiler, et ainsi permettre la préservation de l’attaqué ET de l’attaquant.

 

Elle n'ambitionne pas moins que de réussir à transformer l’opposition de départ en harmonie, voire en symbiose, qui lierait les deux camps, et permettrait qu’ils ne fassent plus qu’un.

 

Cette volonté d'oublier le conflit pour le remplacer par l'harmonie est une grande nouveauté pour l'époque, ainsi que ce qui distingue l'aïkido des autres sortes d'arts martiaux.

 

Source : travail de maturité 2012 « L’aïkido : une philosophie en mouvement » de Muriel Brandt

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